
OPEN SCULPTURE
Open Sculpture est une pratique à la fois sculpturale et performative s'inscrivant dans une démarche d'art relationnel. Les formes sculpturales naissent ainsi en fonction d’un contexte d’usage et de création, en dehors des codes traditionnels de monstration et d'exposition.
Chaque pièce est offerte, de manière informelle, et selon les principes d'"oeuvre ouverte" énoncés par Umberto Eco, la sculpture naît une fois partagée avec son nouveau propriétaire.
En cela, je me sens proche du travail de Marie-Ange Guilleminot, à la fois dans les finalités plastiques pour l’attachement aux techniques artisanales, aux matières naturelles, et dans la philosophie liée à la place du public qui fait partie de la réalisation de la pièce elle-même. J’aimerais inscrire Open Sculpture dans une démarche assez longue, peut-être même quinze ou vingt ans comme le fait Marie-Ange Guilleminot pour des œuvres comme Paravent qui existe sous plusieurs formes : différentes tailles, différents usages, etc... et dans lequel elle peut inclure d’autres recherches plastiques.
LES COMMENSAUX
Compagnons de table
Tentacule #1
Présentée pour mon DNSEP mention Espaces
dans les bureaux de la radio France Bleu Saint-Etienne Loire
" Les objets qui sont dans la maison, autour de l’homme, ne sont jamais complètement fonctionnels, mais doivent plutôt être compris comme des présences amicales, des porte-bonheurs, donc comme les animaux domestiques qui vivent autour de l’homme, pour ces mêmes raisons. "
Andrea Branzi,
«Animali domestici» (1984-1986)
Pour ce premier déploiement de Open Sculpture, j’ai offert mon travail, doux, chaud et confortable à des salariés qui évoluent dans des open-spaces. Ces espaces normés, fabriqués pour la productivité dans lesquels on évite de s’attacher aux objets qui nous entourent : ils ne sont que des outils.
Ils se sont pourtant attachés à ces petites compagnies, après qu’ils ont pris un peu de place sur leur bureau, dans leur zone de travail. Ainsi, la sculpture a créé des espaces et temps de «non travail».
Faisant appel aux «fulcrum», c’est-à-dire les points d’appui qui équilibrent les forces et les équilibres du corps, déjà présents à l’état foetal, les objets sont rapidement adoptés car ils proposent un laisser-aller primaire : celui de l’enfant qui s’endort dans les bras de ses parents en toute confiance.










PINA, ISADORA, NINJISKA... ET LES AUTRES.
Tentacule #2
Performance pour une chorégraphe et sculptures-outils.
En tant que femmes, nous avons toutes pu remarquer certains manques ou omissions volontaires dans la construction de notre historiographie. Comme le souligne l’historienne de l’art, Giovanna Zapperri : Le récit de l’histoire se lit au masculin, faisant la part belle à une succession de grands maîtres, ne laissant aux femmes que la portion congrue quand il ne les exclut pas purement et simplement.
« Pina, Isadora, Ninjiska… et les autres » est d’abord la rencontre de deux femmes, artistes : Marine Bourlet, scénographe et Laurie Cabrera, chorégraphe. S’en suit alors une création alliant sculpture et danse, qui se rencontrent comme dans le film de Claude Sautet auquel le titre fait référence, pour une discussion, pour le partage d’une histoire : celle des grandes chorégraphes. Pas de table, ni de dîner mais une scène et des vies racontées par le mouvement.
A travers ces objets, nous cherchons à retrouver des “posturalités” de grandes chorégraphes qui ont fait l’histoire de la danse contemporaine et proposer la traversée d’“une” histoire féminine de la danse.
Des “populaires” et renommées, Isadora Duncan, Pina Bausch, Martha Graham, Joséphine Baker et autres; aux plus intimes, Katherine Dunham, Loïe Füller, Doris Humprey, Trisha Brown, Mary Wigman, Nijinska et tant d’autres… reconnues principalement dans les sphères très proches de l’Histoire de l’art, nous souhaitons traverser les grandes images, et notions corporelles, qui ont fait le génie des différentes créations générées par ces femmes, engagées dans le féminisme pour certaines.
Aux fondements de ce travail, il y a la volonté d’éprouver via ces “sculptures à danser” des sensations, et de faire émerger des formes plastiques, symboliques, de ces pièces, dans une réappropriation par la chorégraphe.
Concrètement, cette création veut traverser différentes images fortes, de grandes oeuvres chorégraphiques de ces pionnières, afin de les faire cohabiter dans la performance.
Peut-on, au travers de ces sculptures, générer des images rappelant les “contract/release” de Martha Graham ?
Peut-on faire éprouver le “fall & recovery” ( chute et récupération), de Doris Humprey, dans la sensation de douceur apportée par la laine ?
Trouver la poésie d’un mouvement du quotidien, magnifié chez Pina, dans une boule feutrée?
Donner à voir le profil mythologique développé dans le travail discret et puissant de Nijinska, puis passer à l’imaginaire d’un podium de Coco Chanel ?
Il s’agit de diffuser ces imaginaires de corps de femmes en mouvement et transmettre par cette création ces différentes paroles qui ont marqué l’Histoire, par une adaptation des différentes techniques et une interprétation esthétique des grandes oeuvres féminines.
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